Extrait : "
Vers 15
h, plutôt que des AS565 MB, l’armée avait choisi d’envoyer
trois Tigre, dont la puissance de feu semblait plus adaptée, selon
les spécialistes consultés. Ils arrivèrent en formation, longeant
le fleuve. Suivant les ordres du ministre, l’hôpital venait d’être
évacué. Du haut de son cockpit, le lieutenant-colonel Bellule
observa la scène médusée. Sous ses yeux, c’était le chaos. L’un
après l’autre, les Tigre décrochèrent. Équipés chacun de deux
lanceurs M299 et de 4 missiles Hellfire à guidage laser, ils
tirèrent à une distance de moins de 1.500 mètres de
l’objectif. À chaque impact, un geyser d’eau froide montait à
plus de 50 mètres. Malgré l’attaque « chirurgicale »,
de nombreuses vitres explosèrent à plus d’un kilomètre à la
ronde.
Bellule
décrocha le dernier. Lâchant ses quatre missiles, par rafale de
deux, il refit, après leur explosion, un passage à basse altitude
sur les lieux. Ce qu’il vit ne semblait pas prometteur. Charriés
par les eaux tumultueuses, des débris divers s’étaient accumulés
en amont du barrage et les douze tirs n’avaient fait qu’égratigner
la carapace d’objets qui obstruaient maintenant le fleuve. Les
missiles étaient capables de faire des trous, pas de réduire à
néant des masses aussi compactes. Les précautions du ministre
avaient rendu leur intervention trop tardive. À moins de déposer
des charges directement sur les épaves, ils n’arriveraient pas à
grand-chose. Il fit un rapport en ce sens."